Arthur Honegger – Mélodies et pièces pour clavier 1939 – 1946
Arthur Honegger (1892-1955) est trop souvent, à mes yeux, considéré avant tout comme l’un des représentants du «Groupe des Six», groupe existant d’abord par les liens amicaux entre les artistes, et connu sous ce nom par un article du critique musical Henri Collet de janvier 1920. Le succès de cette formule dépend largement du besoin du Public de classifier et répertorier choses et gens, peut-être pour faire l’économie d’une écoute et d’une appréciation personnelle. Pour moi, l’indépendance et l’honnêteté intellectuelle et artistique sont des qualités premières chez ce compositeur. Sa démarche se rapproche de celle de Bach, dans son rapport avec les musiques qui l’ont précédé, sa science du contrepoint, véritable clé de lecture de son œuvre et sésame lui permettant de sortir de l’impasse, dans laquelle une harmonie de plus en plus surchargée et complexe avaient mené la musique à ce moment de son évolution, et ce sans simplification radicale de cette harmonie, mais en l’abordant d’une autre manière. Cet enregistrement se propose de faire entendre une grande partie de ses mélodies et des pièces pour piano, écrites jusqu’en 1923, non comprises les œuvres de jeunesse. C’est durant cette période qu’Arthur Honegger écrivit la plus grande part de sa musique de chambre et de ses pièces pour piano, et la première partie de ses mélodies. Il retrouvera ce genre, et de quelle manière!, entre 1938 et 1947, avec, entre autres, les trois poèmes de Claudel, le petit cours de morale de Giraudoux, quatre chansons pour voix graves.
Notons également que le «Roi David» (1921), «Horace victorieux» (1921), «Skatingring» (1922), «Pacific231» (1923), sont des mêmes années.
Pourquoi mêler mélodies et pièces pour clavier? La mélodie, par son lien au texte, sa brièveté, induit une écoute plus contraignante que la musique dite pure, peut-être plus facile aussi par certains aspects, puisqu’on a l’aide du sens des mots. La possibilité d’alterner les deux écoutes, nous permet, en variant les points de vue, («d’audition»), une approche plus complète, les deux aspects s’éclairant, se questionnant ou se répondant, révélant mieux. ainsi la richesse de cette œuvre.
Toutes ces pièces ayant déjà été enregistrées, le principe de l’intégrale ne se justifiait pas. J’ai donc écarté la toccata et variations (1916), qui bien qu’étant la première œuvre véritablement aboutie du compositeur, me semblait à part du reste de sa production, peut-être par l’emploi, resté unique, de la grande forme, et ne pas s’intégrer de façon satisfaisante dans le programme; nous avons également mis de côté le premier des «Quatre poèmes», «Sur le basalte», le texte n’étant certainement pas étranger à ce renoncement. Par contre, les deux pièces pour orgue, «Fugue» et «Choral», sont présentées, me paraissant répondre de façon intéressante aux premières mélodies, par la parenté de certaines cellules, la manière d’articuler la phrase musicale.
Daniel Fuchs
Trois poèmes de Claudel (1939-1940)
1. Sieste 2’23
2. Le Delphinium 1’35
3. Le Rendez-vous 3’56
4. Hommage à Roussel (piano) (1928) 1’36
Trois Psaumes (1940-1941)
5. Psaume XXXIV de Théodore de Bèze 2’02
6. Psaume CLX de Théodore de Bèze 2’43
7. Psaume CXXXVIII de Clément Marot 0’55
8. Fuguette sur le nom de Bach (piano) (1932) 5’41
Petit cours de morale (1941)
9. Jeanne 0’35
10. Adèle 0’49
11. Cécile 0’49
12. Irène 0’45
13. Rosemonde 0’52
14. Scenic-Railway (piano) (1938) 1’34
Saluste du Bartas 6 Villanelles de Bédat de Montlaur (1941)
15. Le Château du Bartas 1’07
16. Tout le long de La Baïse 1’18
17. Le départ 1’13
18. La promenade 1’19
19. Nérac en fête 0’50
20. Duo 1’34
21. O temps suspends ton vol (piano) (1945) 2’30
22. Première esquisse (piano) (1943) 2’54
23. Deuxième esquisse (piano) (1943) 1’55
Quatre chansons pour voix grave (1940-1945)
24. I La douceur de tes yeux de Archag Tchobanian 1’09
25. II Derrière Murcie en fleurs de William Aguet 1’25
26. III Un grand sommeil noir de Paul Verlaine 1’22
27. IV La terre les eaux va buvant de Pierre Ronsard 0’46
28. Mimaamaquim (1946) 3’29
29. Partita (deux pianos, avec Fabrizio Chiovetta) (1943) 13’05
Ecouter des extraits
[13] Rosemonde 0’52
[26] III Un grand sommeil noir de Paul Verlaine 1’22
[25] II Derrière Murcie en fleurs de William Aguet 1’25
[27] IV La terre les eaux va buvant de Pierre Ronsard 0’46
[24] I La douceur de tes yeux de Archag Tchobanian 1’09
[20] Duo 1’34
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